Autre risque qui guette votre chien en vadrouille, l’épillet (partie supérieure de la tige de certaines graminées). On le rencontre à partir de Juin par temps sec, la pluie les plaquant au sol et amorçant leur destruction.
La forme pointue vers l’avant de ce « parasite végétal » et ses barbules imitant un harpon vers l’arrière permettent de comprendre qu’il s’accroche facilement aux poils et ne peut que progresser par simple cheminement mécanique à la faveur des mouvements, sans jamais revenir en arrière. Il est capable de transpercer tous les tissus mous, seul l’os semble capable d’arrêter sa progression.
L’oreille et les espaces inter-digités sont les localisations les plus fréquentes.
L’oreille, l’épillet s’accroche sous celle-ci et s’engage dans le conduit auditif. Faute d’intervention rapide, celui-ci peut léser, voire rompre le tympan. Le chien penche la tête, se secoue pour essayer de retirer le corps étranger, ces efforts facilitant la progression; au bout de quelques jours suit un écoulement purulent.
Seul le vétérinaire pourra l’extraire à l’aide d’un otoscope et d’une pince spéciale.
Entre les doigts, son cheminement crée abcès et fistules sur son passage, avec boiterie, léchage intense, gonflement et écoulement .
L’exploration par le vétérinaire ne permet pas toujours de trouver du premier coup le corps étranger. S’il subsiste un fragment, la fistule restera ouverte, d’autres se formeront plus haut, il faut alors explorer chirurgicalement tout le trajet de l’indésirable.
Au niveau des yeux, coincé sous les paupières, celui-ci sera rouge et clos, très douloureux avec larmoiement puis écoulement purulent. Le frottement de l’épillet provoque une ulcération de la cornée.
Inhalé, les symptômes sont toujours brutaux : salves d’éternuements, avec saignements du nez, frottements du museau avec les pattes. Les cavités nasales étant difficilement accessibles, il faut le retirer au plus vite sous rhinoscopie avant qu’il ne gagne en profondeur.
Dans la cavité buccale, les épillets donneront mauvaise haleine, ulcérations buccales, difficultés pour manger, gonflements. L’extraction est souvent chirurgicale.
Les pathologies liées aux épillets doivent être traitées le plus rapidement possible, car dans sa progression, il peut provoquer des dégâts très importants et parfois irréversibles.
Article du Dr S.A. PINARD, membre du comité Vizsla Club de France